Francis Cabrel : "Je crois que je manque un peu d'imagination"
En plus de 30 années d'une carrière qui s'est attiré des centaines de milliers de fidèles au gré des onze albums studio qu'elle compte, Francis Cabrel, 55 ans, a publié... seulement quatre live. Personnalité attachante bien que sauvage, qui cultive une extrême discrétion et ne cherche pas à cacher son tempérament casanier, le chanteur spleenétique d'Astaffort a cependant accepté, exceptionnellement, de quitter cet été son Lot-et-Garonne adoré pour une mini-tournée estivale.
Rien à voir avec les marathons de quasiment un semestre auxquels se livrent certains artistes : après une excursion outre-Atlantique (il s'est notamment produit à Montréal), sa participation aux Vieilles Charrues, au Paléo Festival et quelques autres événements, il achèvera son petit tour les 30 et 31 juillet au Théâtre antique de Vaison la Romaine et au Théâtre antique de Vienne. Ensuite... "je vais prendre des vacances... de plusieurs années", annonce-t-il, rieur, dans une rare interview accordée à Nice-Matin en marge de son concert au Sporting de Monte-Carlo.
Un entretien dans lequel cet empereur des charts français se dévoile en roi sans divertissement. Un véritable ermite, qui dit non à presque tout, pour lequel, outre sa femme et leurs trois filles (Manon, Aurélie et Thiu), seules l'écriture et la fermette qu'il possède dans la région de son coeur ont une quelconque valeur. "Le reste ne m'intéresse pas beaucoup", annonce-t-il. C'en est même à se demander par quel miracle il a accepté ce périple estival ! "Je n'aime pas chanter l'été, explique-t-il. Je vis dans une très belle région, le sud-ouest, qui est encore plus belle en cette saison. Donc j'essaie d'en profiter au maximum en restant chez moi. Cela fait des années qu'on me tanne pour faire les festivals et j'ai fini par dire oui cette année parce que les circonstances étaient favorables : le disque [Des roses et des orties, NDLR] a bien marché, la tournée aussi... C'était l'occasion. Peut-être que je ne le referai plus (...) J'aime être sur scène avec mes musiciens, ça oui. Mais tout le reste m'ennuie. Il y a trop d'effervescence (...) Quand on e propose une tournée, la première chose que je regarde, c'est quand elle se termine. Dylan [son idole Bob Dylan, dont il connaît le répertoire par coeur, qu'il a vu en concert une bonne vingtaine de fois ces dernières années, et en hommage à qui il s'est associé à Hugues Aufray, NDLR] a construit sa vie autour de ça, sans famille, sans attaches, toujours sur la route. C'est un truc qui me dépasse. Moi c'est tout le contraire : j'ai horreur de partir de chez moi !"
En effet, lorsqu'il le fait, il faut que cela en vaille la peine. Comme pour ce qui concerne Bob Dylan. Lorsqu'il évoque les nombreux concerts auxquels il est allé assister, il constate, sur son site Internet : "Avant cela je ne sortais pas de ma province où il ne passait, ni lui ni personne, jamais."
Cet été, c'est principalement Leonard Cohen, lors de sa date à Toulouse, qui a marqué son esprit : "J'ai rarement vu un truc aussi musical et esthétique et digne à la fois. Les gens que j'aime écouter, ce ne sont pas des perdreaux de l'année, en général. Ce sont des types qui ont une écriture, un jeu forgé avec les années, qui ne dérivent pas de leur route... Le reste ne m'intéresse pas beaucoup."
A l'issue de sa tournée d'été, le programme est limpide : "On ne me verra plus, mais j'aurai toujours à l'esprit d'écrire, de faire des chansons, car c'est quand même ce qui m'intéresse le plus. Des chansons ou peut-être un peu plus long (...) J'y pense depuis longtemps [à écrire un livre] et j'aimerais bien finir par y arriver. Mais quand je relis Don Quichotte, qui est un peu mon livre de chevet, ou les polars de Michael Connelly, que je lis beaucoup en été, je me dis que jamais je n'arriverai à faire vivre autant de personnages. Je crois que je manque un peu d'imagination, en fait. J'arrive assez bien à me projeter sur le format d'une chanson, mais dès que je m'attaque à quelque chose de plus long, je bloque. Mais je continue d'essayer. On ne sait jamais..."
Soit. En attendant, peut-on au moins compter sur sa créativité musicale - et on connaît ses gestations particulièrment longues. Qu'en est-il de ce projet d'album de reprises ? "Je crois que je vais continuer à y penser longtemps et à ne pas le faire ! Finalement, j'aime trop créer mes propres trucs pour me plonger trop longtemps dans l'univers des autres."
Quant à un nouvel album studio original : "Dans quelques années... Si j'en fais un autre !"
En plus de 30 années d'une carrière qui s'est attiré des centaines de milliers de fidèles au gré des onze albums studio qu'elle compte, Francis Cabrel, 55 ans, a publié... seulement quatre live. Personnalité attachante bien que sauvage, qui cultive une extrême discrétion et ne cherche pas à cacher son tempérament casanier, le chanteur spleenétique d'Astaffort a cependant accepté, exceptionnellement, de quitter cet été son Lot-et-Garonne adoré pour une mini-tournée estivale.
Rien à voir avec les marathons de quasiment un semestre auxquels se livrent certains artistes : après une excursion outre-Atlantique (il s'est notamment produit à Montréal), sa participation aux Vieilles Charrues, au Paléo Festival et quelques autres événements, il achèvera son petit tour les 30 et 31 juillet au Théâtre antique de Vaison la Romaine et au Théâtre antique de Vienne. Ensuite... "je vais prendre des vacances... de plusieurs années", annonce-t-il, rieur, dans une rare interview accordée à Nice-Matin en marge de son concert au Sporting de Monte-Carlo.
Un entretien dans lequel cet empereur des charts français se dévoile en roi sans divertissement. Un véritable ermite, qui dit non à presque tout, pour lequel, outre sa femme et leurs trois filles (Manon, Aurélie et Thiu), seules l'écriture et la fermette qu'il possède dans la région de son coeur ont une quelconque valeur. "Le reste ne m'intéresse pas beaucoup", annonce-t-il. C'en est même à se demander par quel miracle il a accepté ce périple estival ! "Je n'aime pas chanter l'été, explique-t-il. Je vis dans une très belle région, le sud-ouest, qui est encore plus belle en cette saison. Donc j'essaie d'en profiter au maximum en restant chez moi. Cela fait des années qu'on me tanne pour faire les festivals et j'ai fini par dire oui cette année parce que les circonstances étaient favorables : le disque [Des roses et des orties, NDLR] a bien marché, la tournée aussi... C'était l'occasion. Peut-être que je ne le referai plus (...) J'aime être sur scène avec mes musiciens, ça oui. Mais tout le reste m'ennuie. Il y a trop d'effervescence (...) Quand on e propose une tournée, la première chose que je regarde, c'est quand elle se termine. Dylan [son idole Bob Dylan, dont il connaît le répertoire par coeur, qu'il a vu en concert une bonne vingtaine de fois ces dernières années, et en hommage à qui il s'est associé à Hugues Aufray, NDLR] a construit sa vie autour de ça, sans famille, sans attaches, toujours sur la route. C'est un truc qui me dépasse. Moi c'est tout le contraire : j'ai horreur de partir de chez moi !"
En effet, lorsqu'il le fait, il faut que cela en vaille la peine. Comme pour ce qui concerne Bob Dylan. Lorsqu'il évoque les nombreux concerts auxquels il est allé assister, il constate, sur son site Internet : "Avant cela je ne sortais pas de ma province où il ne passait, ni lui ni personne, jamais."
Cet été, c'est principalement Leonard Cohen, lors de sa date à Toulouse, qui a marqué son esprit : "J'ai rarement vu un truc aussi musical et esthétique et digne à la fois. Les gens que j'aime écouter, ce ne sont pas des perdreaux de l'année, en général. Ce sont des types qui ont une écriture, un jeu forgé avec les années, qui ne dérivent pas de leur route... Le reste ne m'intéresse pas beaucoup."
A l'issue de sa tournée d'été, le programme est limpide : "On ne me verra plus, mais j'aurai toujours à l'esprit d'écrire, de faire des chansons, car c'est quand même ce qui m'intéresse le plus. Des chansons ou peut-être un peu plus long (...) J'y pense depuis longtemps [à écrire un livre] et j'aimerais bien finir par y arriver. Mais quand je relis Don Quichotte, qui est un peu mon livre de chevet, ou les polars de Michael Connelly, que je lis beaucoup en été, je me dis que jamais je n'arriverai à faire vivre autant de personnages. Je crois que je manque un peu d'imagination, en fait. J'arrive assez bien à me projeter sur le format d'une chanson, mais dès que je m'attaque à quelque chose de plus long, je bloque. Mais je continue d'essayer. On ne sait jamais..."
Soit. En attendant, peut-on au moins compter sur sa créativité musicale - et on connaît ses gestations particulièrment longues. Qu'en est-il de ce projet d'album de reprises ? "Je crois que je vais continuer à y penser longtemps et à ne pas le faire ! Finalement, j'aime trop créer mes propres trucs pour me plonger trop longtemps dans l'univers des autres."
Quant à un nouvel album studio original : "Dans quelques années... Si j'en fais un autre !"